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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

— Il ne s’agit pas de santé, a dit Mme de M… en mettant ma main dans celle d’Alexis. — Ah ! dit-il avec les yeux à moitié fermés et vitreux comme ceux d’un mort. En altendant autre chose, votre petite amie est bien malade. Oh ! fis-je effrayée, et j’allais lui dire de ne pas parler de ma maladie, craignant d’entendre des horreurs. Mais, avant que j’eusse le temps, il me détailla mon mal, qui est une laryngite, quelque chose de chronique ; forts,

c’est ce qui m’a sauvée. L’organe était superbe, dit Alexis avec compassion ; à présent il est usé ; il faut vous soigner. Il fallait écrire, je ne me rappelle pas toutes ces histoires de bronches, de larynx ; pour cela j’y retour— une laryngite, mais j’ai des poumons très nerai demain..

— Je viens, monsieur, lui dis-je, vous consulter sur cette personne.

Et je lui remis une enveloppe cachetée avec la photographie du cardinal.

Mais avant de dire ici toutes ces choses extraordinaires, convenons ensemble que je n’avais rien dans mon aspect qui pût dénoncer que je m’occupe d’un cardinal. Je n’en avais dit mot à personne. Et d’ailleurs, quelle probabilité qu’une jeune Russe, élégante, aille chez un somnambule pour parler du pape, du cardinal, du diable ? Alexis se tenait le front, et cherchait ; moi, je m’impatientais. Je

le vois, dit-il enfin. Où est-il ?

Dans une grande ville, en Italie ; il est dans un palais ; entouré de beaucoup de monde ; c’est un homme jeune..,. Non ! c’est sa figure expressive qui me M. B.

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