— Quand ?
— Vers la fin du mois je serai à Nice. Si vous consentiez à me laisser échapper en faisant une dette, je partirais demain.
— Non, je ne le veux pas, je ne vous verrais pas, dans ce cas.
— Mais vous ne pouvez pas m’empêcher d’aller faire des folies à Nice.
— Si, si, si, je vous le défends !
— Alors il faut attendre que mon père me donne de l’argent.
— Écoutez, j’espère qu’il sera raisonnable.
— Il n’a rien contre, ma mère a parlé ; mais s’il ne me donnait pas d’argent ? Vous savez si je suis assez dépendant, assez malheureux !
— Exigez !
— Donnez-moi un conseil, vous qui raisonnez comme un livre, vous qui parlez de l’âme, de Dieu ; donnez-moi un conseil ?
— Priez Dieu, dis-je en lui présentant ma croix, et toute prête à rire s’il prenait la chose en ridicule, et à garder mon air grave s’il la prenait au sérieux.
Il vit ma figure impassible, appuya la croix sur son front et baissa la tête, en prière.
— J’ai prié, dit-il.
— Vrai ?
— Vrai. Mais continuons… Donc, nous chargeons de cela le baron V…
— Bien.
Je disais : bien, et je pensais : « provisoirement ».
— Mais cela ne peut pas se faire tout de suite, repris-je.
— Dans deux mois.