— Mais non, je ne parle pas pour vous, vous êtes une exception, vous.
— Alors ne me parlez pas d’argent.
— Dieu ! comme vous êtes, on ne peut jamais comprendre ce que vous voulez… Consentez, consentez à être ma femme.
Il voulut me baiser la main, et je lui présentai la croix de mon chapelet qu’il baisa, puis levant la tête :
— Comme vous êtes religieuse ! dit-il en me regardant.
— Et vous, vous ne croyez à rien ?
— Moi, je vous aime. M’aimez-vous ?
— Je ne dis pas ces choses-là.
— Alors, pour Dieu, faites-le-moi comprendre, au moins.
Après un instant d’hésitation, je lui ai tendu ma main.
— Vous consentez ?
— Doucement, dis-je en me levant ; vous savez qu’il y a mon grand-père et mon père, et ils opposeront une forte résistance à un mariage catholique.
— Ah ! il y a encore cela !
— Oui, il y a encore ça.
Il me prit par le bras et me plaça à côté de lui, devant la glace. Nous étions très beaux ainsi.
— Nous en chargerons Visconti, dit A…
— Oui.
— C’est l’homme qu’il faut. Mais comme nous sommes jeunes pour nous marier, pensez-vous que nous serons heureux ?
— D’abord il faudrait mon consentement.
— Sans doute. Donc, supposons, si vous consentez, serons-nous heureux ?
— Si je consens, je puis jurer sur ma tête qu’il n’y