comme vous parlez et vous ne verriez dans le monde entier que celui que vous aimez !…
Ah ! Pietro n’est pas un petit jeune homme ! Il se dessine de plus en plus et je commence à avoir une certaine considération pour lui.
Jeudi 30 mars. — Aujourd’hui dans ma chambre, seule, enfermée à clef, je vais raisonner sur la grande
affaire.
Depuis quelques jours ma position est fausse, et pourquoi est-elle fausse ? Parce que Pietro m’a demandé d’être sa femme ; parce que je n’ai pas refusé carrément ; parce qu’il en a parlé à ses parents ; parce que ses parents ne sont pas faciles à mener et parce que Visconti a dit à maman ce qui suit :
— Il faut savoir, madame, où vous voulez marier votre fille ? a commencé Visconti après avoir fait l’éloge de la fortune et de la personne de Pietro.
— Je n’ai aucune idée arrêtée, a dit maman, et puis, ma fille est si jeune !
— Non, madame, il faut dire les choses carrément. Voulez-vous la marier à l’étranger ou en Russie ?
— J’aimerais mieux à l’étranger, parce que je pense qu’à l’étranger elle sera plus heureuse, puisqu’elle y a été élevée.
— Eh bien, il faut aussi savoir si toute votre famille consentirait à la voir mariée à un catholique et à voir les enfants qui naîtraient de cette union être de la religion catholique.
— Notre famille verrait avec plaisir tout ce qui pourrait rendre heureuse ma fille.
— Et quels seraient les rapports de votre famille avec la famille du mari ?
— Mais, je pense que ce seraient d’excellents rap-