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quelconque, plein ou en talus, les supporte dans toute leur étendue ; s’il en était autrement, un vide existerait entre elles et le sol, et les animaux en se couchant pourraient engager la tête sous la mangeoire. Des accidents, tels que fracture de cornes, avortements, etc., peuvent alors être la conséquence des tentatives et des efforts faits par les bêtes pour se dégager.

On doit poser les crèches à une hauteur convenable en rapport avec la taille des bœufs qui doivent y prendre leur nourriture. Rien n’est plus défectueux que la pratique de certains pays où on élève à tel point les mangeoires et les râteliers au-dessus du sol, que les animaux ne peuvent y atteindre sans le secours d’une marge de 15 ou 20 centimètres de haut sur 25 de large, et sur laquelle les ruminants doivent monter pour prendre leur repas. On comprend aisément tout ce qu’a de vicieux un pareil système : lorsque les pieds de devant posent sur la marge, le corps, dans une position particulièrement pénible, est comme brisé en arrière du garrot ; il se déforme. De plus, les organes sont tiraillés, distendus outre mesure, les viscères digestifs notamment, sollicités par leur poids, sont rejetés en arrière et ruinent les membres postérieurs ; enfin, les avortements, les chutes de matrice, de rectum, sont très communs là où une pareille disposition est adoptée.

Les mangeoires établies dans de bonnes conditions, présentent supérieurement une largeur intérieure de 40 à 45 centimètres ; tandis que leur fond, situé à 20 ou 30 centimètres du bord supérieur, n’a plus que 30 ou 35 centimètres de large ; de la sorte les bœufs peuvent facilement ramasser la nourriture qu’elles contiennent. Néanmoins, dans certaines localités où les aliments distribués permettent de supprimer les râteliers, on donne aux crèches de plus grandes dimen-