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permettre de résister à la fois à l’action dissolvante des urines et au piétinement des animaux. Ce procédé, tout à-fait primitif, est très économique ; mais à la longue, le sol se laisse pénétrer par les urines et autres matières organiques qui engendrent, en se décomposant, des principes miasmatiques. Pour éviter cet inconvénient, on doit renouveler souvent la couche superficielle ; on obtient ainsi, tout en conservant la salubrité à l’étable, de bons engrais qui compensent largement les travaux nécessités pour l’extraction.

Il arrive parfois que dans le but de faire du bon fumier et d’en augmenter la quantité, on fait subir quelques modifications à l’aire des bouveries. On sacrifie alors l’hygiène à l’agriculture et on dispose le sol de façon à pouvoir laisser longtemps le fumier sous les pieds des bœufs, où ses qualités fertilisantes augmentent. C’est pour cette raison que dans quelques contrées la partie postérieure du lit des animaux est un peu plus inclinée que ne le voudrait une bonne hygiène ; mais en mettant une forte litière, on obvie aux inconvénients qui résultent de l’excès de pente. En Belgique, où on apprécie le fumier à toute sa valeur, on le laisse dans l’étable, non pas sous les animaux, mais en tas élevés derrière la place qu’ils occupent. Il serait à désirer qu’une cloison existât entre les tas et les bœufs, pour que ceux-ci fussent à l’abri des effluves de leurs déjections.

Enfin, il y a des bouveries encore autrement disposées et dont l’aire est divisée en deux, dans le sens des rangs des animaux, par une grande rigole. Le fond de celle-ci n’est qu’à quelques centimètres au-dessous du niveau du couloir de service, tandis qu’il est à 20, 25, 30 centimètres au-dessous de la partie réservée aux bœufs. La distance qui sépare la mangeoire de la rigole est égale à la longueur d’un bœuf,