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d’un lieu chaud et humide pour aller boire, n’aurait pas le temps de se refroidir, et de nombreuses maladies dues aux arrêts de transpiration seraient ainsi évitées.

Restent les voisinages malfaisants dont il faut se garder ; voyons en quelques mots ce qui concerne les principaux. En première ligne se trouvent les marais, c’est-à-dire ces terrains bourbeux couverts d’eau stagnante, peuplés d’une quantité prodigieuse d’animaux, et où pousse une végétation d’autant plus riche que le climat est plus chaud. Sous l’influence des fortes chaleurs, les bords, sinon toute la superficie des marécages, se dessèchent et laissent exposées à l’air des matières végéto-animales qui engendrent, en se putréfiant, des émanations malsaines, dites effluves, inconnues dans leur nature, mais qu’on a pu apprécier par les désastreuses épizooties dont elles sont la cause.

Les rivières et autres cours d’eau saturent d’humidité l’atmosphère des lieux environnants ; de plus, s’ils sont sujets à des débordements, leur proximité est aussi dangereuse que celle des marécages dont ils produisent les effets. Les bords du Nil, périodiquement submergés et ravagés par la peste, fournissent un exemple des fâcheux inconvénients de ces entourages.

On peut en dire autant des clos d’équarrissages et autres endroits choisis pour réceptacle des restes des animaux et d’où se dégagent des gaz malfaisants et des miasmes putrides non moins dangereux que les effluves.

Il n’est pas toujours possible d’éloigner autant qu’on le voudrait les étables de ces voisinages ; il reste alors à se prémunir contre leur désastreuse influence. On y arrive quelquefois par des moyens assez simples sur lesquels l’observation de tous les jours permet de compter : des rideaux d’arbres, des collines, des constructions même, arrêtent