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VI


L’ENFER.


( Dialecte de Léon. )


Descendons tous, chrétiens, en enfer, pour voir quel supplice effroyable endurent les âmes damnées que la colère de Dieu tient enchaînées au milieu des flammes, pour avoir abusé de ses grâces en ce monde.

L’enfer est un abîme profond plein de ténèbres, où ne luit jamais la plus petite clarté ; les portes ont été fermées et verrouillées par Dieu, et il ne les ouvrira jamais ; la clef en est perdue !

Les dalles rougies d’un four d’ici-bas ne sont que fumée, au prix du feu de l’enfer, du feu qui dévore les âmes damnées ; mieux vaudrait brûler, en ce four, jusqu’à la fin du monde, que d’être, pendant une heure, tourmenté en enfer.

Ils hurlent à tue-tête, comme des chiens enragés ; ils ne savent où fuir ; partout des flammes ! des flammes sur leur tête, des flammes sous leurs pieds, des flammes de tous côtés, qui les dévoreront à jamais.

Le fils s’élancera sur son père, et la fille sur sa mère, et ils les traîneront par les cheveux, au milieu des flammes, avec mille malédictions :

— Soyez maudite, femme perdue, qui nous avez mis au monde ; soyez maudit, homme insouciant, qui êtes la cause de notre damnation.