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LE DÉPART DE L’AME.


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ARGUMENT.


Le moment solennel où l’âme quitte le corps pour aller rendre compte à Dieu de ses vertus ou de ses crimes a souvent été le sujet des méditations du philosophe et des rêveries du poêle. Il devait surtout frapper l’imagination d’un peuple dans le cœur duquel la religion tient une grande place. Aussi peu de sujets ont été plus souvent traités, et avec plus de bonheur, par les poëtes populaires bretons ; peu de sujets leur plaisent davantage. Ils aiment, en leur naïve et touchante simplicité, à se représenter l’âme arrivant au tribunal de Dieu, chargée de ses œuvres bonnes ou mauvaises, comme une pauvre fermière qui vient, au terme, payer son maître ; ils voient l’archange saint Michel, l’intendant du Seigneur, prenant en main, pour peser leurs mérites, ses balances d’or ; ils tremblent que le poids n’y soit pas. Mais voici la scène qui, selon eux, précède ce jugement ; elle se passe entre le ciel et la terre.