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LES HIRONDELLES


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ARGUMENT.


Cette charmante chansonnette, qui couronnera la seconde partie de ces chants populaires, pourra servir de contraste à la ballade du poëte Loéiz Kam, et, comme elle, prouver que le génie poétique, si vivace encore parmi les classes supérieures qui savent le breton et qui écrivent en cette langue, est loin d’être éteint parmi le peuple des campagnes.

On l'attribue à deux jeunes paysannes, deux sœurs. Toutes deux pourtant, si on les interroge, se défendent d’abord vivement de l’avoir composée (c’est l’usage) ; puis, si on continue de les presser de questions, elles s’en attribuent l’une à l’autre l’honneur, et, si on les presse davantage, elles finissent par avouer, en rougissant, qu’elles l’ont faite ensemble. « On ne saurait trop admirer leur œuvre, dit un poète anglais (M. Milmann), bon juge en pareille matière ; elle semble une espèce de reproche délicat fait à un fils de famille qui va chercher des plaisirs, et peut-être former des liens loin du pays natal[1]. »

  1. Quarterly Review, June 1843, p. 37.