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LE BREUTAER.

Arrêtez, mon ami, vous n’irez point; vous saliriez vos beaux souliers ; j’y vais moi-même pour vous.

(Il revient avec la grand’mère.)

Je ne trouve de colombe en aucune façon ; je n’ai trouvé qu’une pomme, que cette pomme ridée depuis longtemps, sous l’arbre, parmi les feuilles ; mettez-la dans votre pochette, et donnez-la à manger à votre pigeon, et il ne pleurera plus.


LE BAZVALAN.

Merci, mon ami ; pour être ridé, un bon fruit ne perd pas son parfum ; mais je n’ai que faire de votre pomme, de votre fleur ni de votre épi ; c’est ma petite colombe que je veux ; je vais moi-même la chercher.


LE BREUTAER.

Seigneur Dieu ! que celui-ci est fin ! Viens donc, mon ami, viens avec moi ; la petite colombe n’est pas perdue : c’est moi-même qui l’ai gardée, dans ma chambre, en une cage d’ivoire, dont les barreaux sont d’or et d argent ; elle est là toute gaie, toute gentille, toute belle, toute parée.

(Le Bazvalan est introduit ; il s’assoit un moment à table, puis va prendre le fiancé. Aussitôt que celui-ci parait, le père de famille lui remet une sangle de cheval qu’il passe à la ceinture de sa future. Tandis qu’il boucle et qu’il délie la sangle, le Breutaer chante : )