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XXIV
BALLADE DE IANN MAREK.
( Dialecte de Cornouaille. )
I.
Ecoutez, Bretons, je vous prie, ce qui vient d'arriver ;
Ce qui est arrivé à Iann Marek, dans la paroisse de Nizon, vers le temps de Noël.
Nous défrichions, ce matin-là, près du manoir, le champ neuf : — Iann Marek, où êtes-vous allé que vous arrivez si tard ?
Où êtes-vous allé cette nuit, boire du cidre doux, ainsi ?
— Feu et flamme[1] ! j’ai passé cette nuit où Dieu l’a voulu pour mon bien !
Et un autre lui disait : — Vous êtes un peu ivre, Iann !
— Il est vrai que j’ai bu un pot de cidre, feu et flamme ! qu’il était bon !
Comme le meilleur vin-de-feu (eau-de-vie) ! qu’il m’a fait de bien au cœur !
— Vous vous en allez, lui disait Loéiz Kam, vous vous en allez, pauvre Iann, vous si jeune encore ! —
- ↑ Jurement habituel du paysan.