Ah! mes chers enfants, dans quel état êtes-vous ? Vous me cherchez tous les jours, et vous ne me trouvez plus ; moi, je vous cherche aussi ; mais hélas ! vous n’avez plus de père, et je n’ai plus d’enfants !
Chères petites brebis, qu’allez-vous devenir ? Qui vous assistera, qui vous portera secours ? Jésus, bon Pasteur ! ne les oubliez pas, et tendez-leur en tout temps la main.
Esprits heureux, saints et saintes, et vous, reine du ciel, ne les quittez jamais ; donnez-leur aide en leurs devoirs et consolation dans leurs maux.
terre de Bretagne ! ô mon pays désolé ! dans quelle mer d’affliction as-tu été précipité ? Autrefois tu étais beau, tu étais joyeux et gai ; maintenant, hélas ! te voilà navré de douleur !
Une troupe de traîtres, sans foi ni loi, l’ont ébranché et bouleversé ; ils ont ravi toutes les joies du cœur ; ils ont chassé évêques, moines et prêtres.
Évêques, prêtres, moines, ont été chassés ; les religieuses ont abandonné le pays ; plus de messe, plus de sacrements ; les ronces croissent dans nos églises !
Les nappes d’autel, la croix et le calice ont été profanés, et les cloches volées dans toutes les paroisses ; l’église est veuve et dépouillée de ses biens ; le cher Jésus a été exilé du tabernacle ;
L’église est profanée ; elle est changée en écurie, et le maître-autel en table à manger ; les vrais chrétiens, les honnêtes gens pleurent ; partout, partout les méchants les oppriment !