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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


L’auberge où servait la pauvre jeune fille se nommait l’hôtellerie du Pélican blanc. Elle était orpheline ; sa maîtresse lui tenait lieu de mère ; son frère était vicaire dans la ville. Ce fut lui qui conduisit le cortège funèbre ; toute la ville de Lannion assistait à l’enterrement : des jeunes demoiselles des premières familles, vêtues de blanc, tenaient les cordons du poêle. Perinaïk fut regardée comme une martyre. Le sénéchal fit arrêter les deux coupables, qu’on trouva ivres et endormis, le lendemain ; ils furent condamnés à être pendus. L’un sifflait en se rendant au lieu du supplice, et demanda un biniou pour faire danser la foule ; l’autre, moins audacieux, pleurait, et le peuple lui jetait des pierres; il se cramponna, dit-on, si fortement avec le pied au pilier de la potence, que le bourreau dut le lui couper d’un coup de hache.

Longtemps après l’assassinat de Perinaïk, on voyait trembler a minuit une petite lumière près de la croix de Saint-Joseph ; une nuit, on vit la lumière paraître comme à l’ordinaire, et puis grandir, grandir encore, prendre une forme humaine, une tête, des bras, un corps vêtu d’une robe lumineuse, deux ailes, et s’envoler au ciel.

Le temps où la jeune fille eût cessé de vivre, si elle fût restée sur la terre, était arrivé.