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— Jamais je n’ai porté d’épée : jouer du bâton, je ne dis pas.

— Et en jouerais-tu avec moi ? Tu es, dit-on, un terrible homme !

— Seigneur gentilhomme, mon bâton ne vaut pas votre épée longue et nue.

Seigneur gentilhomme, je n’en ferai rien, car vous saliriez votre épée.

— Si je salis mon épée, je la laverai dans ton sang ! —

Annaïk, voyant couler le sang de son doux clerc,

Annaïk, en grand émoi, sauta aux cheveux du marquis,

Sauta aux cheveux du marquis, et le traîna autour de l’aire neuve.

— Fuis loin d’ici, traître de marquis ; tu as tué mon pauvre clerc ! —


IV.


Annaïk Kalvez s’en revenait à la maison, les yeux remplis de larmes.

— Ma bonne mère, si vous m’aimez, vous me ferez mon lit ;

Vous me ferez mon lit bien doux, car mon pauvre cœur va bien mal.

— Vous avez trop dansé, ma fille ; c’est ce qui rend votre cœur malade.