— Jamais je n’ai porté d’épée : jouer du bâton, je ne dis pas.
— Et en jouerais-tu avec moi ? Tu es, dit-on, un terrible homme !
— Seigneur gentilhomme, mon bâton ne vaut pas votre épée longue et nue.
Seigneur gentilhomme, je n’en ferai rien, car vous saliriez votre épée.
— Si je salis mon épée, je la laverai dans ton sang ! —
Annaïk, voyant couler le sang de son doux clerc,
Annaïk, en grand émoi, sauta aux cheveux du marquis,
Sauta aux cheveux du marquis, et le traîna autour de l’aire neuve.
— Fuis loin d’ici, traître de marquis ; tu as tué mon pauvre clerc ! —
Annaïk Kalvez s’en revenait à la maison, les yeux remplis de larmes.
— Ma bonne mère, si vous m’aimez, vous me ferez mon lit ;
Vous me ferez mon lit bien doux, car mon pauvre cœur va bien mal.
— Vous avez trop dansé, ma fille ; c’est ce qui rend votre cœur malade.