Le marquis de Mesle dit à sa jeune épouse, en l’entendant parler ainsi :
— Pour cela, vous ne le ferez pas ; car mes biens n’y suffiraient point !
— Sans prendre sur vos biens, messire, je ferai l’aumône chaque jour, afin de recueillir des prières pour nos âmes, après notre mort. —
L’héritière demandait, deux mois après, étant à Châteaugal : — Ne trouverai je pas un messager pour porter une lettre à ma mère ? —
Un jeune page répondit à la dame : — Écrivez quand vous voudrez, on trouvera des messagers. —
Elle écrivit donc une lettre, et la remit au page, avec ordre de la porter incontinent à sa mère, à Keroulaz.
Lorsque la lettre arriva à sa mère, elle s’ébattait dans la salle avec quelques gentilshommes du pays, parmi lesquels était Kerthomaz.
Quand elle eut lu la lettre, elle dit à Kerthomaz : — Faites seller promptement les chevaux, que nous nous rendions cette nuit à Châteaugal. —