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Donnez-moi plutôt à Kerthomaz ; c’est celui-là le plus aimable : il vient souvent en ce manoir ; et vous le laissez me faire la cour. —

— Dites-moi, Kerthomaz, êtes-vous allé à Châteaugal ? — Je suis allé à Châteaugal ; mais, ma foi, je n’y ai rien vu de bien ;

Je n’y ai rien vu de bien ; je n’y ai vu qu’une méchante salle enfumée, et des fenêtres à demi brisées, et de grandes portes qui chancellent.

Qu’une méchante salle enfumée où une vieille femme grisonnante hachait du foin pour ses chapons, faute d’avoine à leur donner.

— Vous mentez, Kerthomaz, le marquis est fort riche ; les portes de son château brillent comme de l’argent, et les fenêtres comme de l’or ;

Celle-là sera honorée, que le marquis demandera. — Cela ne me fera aucun honneur, ma mère ; aussi je ne le demande pas.

— Ma fille, changez de pensées, je ne veux que votre bonheur ; les paroles sont données ; la chose est faite : vous épouserez le marquis. —