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Ainsi parlait-on dans la salle, quand l’héritière entra en danse ; car le marquis de Mesle était arrivé avec sa mère et une suite nombreuse.

— Je voudrais être petit pigeon blanc, sur le toit de Keroulaz, pour entendre ce qui se trame entre sa mère et la mienne.

Ce que je vois me fait trembler ; ce n’est point sans dessein qu’ils sont venus ici de Cornouaille, quand il y a dans la maison une héritière à marier.

Avec son bien et son grand nom, ce marquis-là ne me plait pas ; Kerthomaz est celui que j’aime depuis longtemps, celui que j’aimerai toujours. —

Kerthomaz lui-même était tout soucieux, en voyant les personnes qui venaient d’arriver à Keroulaz, car il aimait l’héritière, et disait souvent :

— Je voudrais être rossignol de nuit, dans son jardin, sur un rosier ; quand elle viendrait cueillir des fleurs, nous nous y verrions tous les deux.

Je voudrais être sarcelle sur l’étang où elle lave ses robes, pour mouiller mes yeux dans l’eau qui mouillerait ses pieds. —