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III.


— Bonjour, roi et reine, me voici venu vous trouver en votre palais.
— Puisque vous voilà, soyez le bien-venu ! vous ne sortirez pas d’ici.

— Je sortirai certes d’ici, seigneur roi, ou nous verrons !
Qu’on me selle ma haquenée, que je retourne chez moi.

— A Coadélan vous n’irez point ; en prison, je ne dis pas : il y a assez de chaînes en mon palais, pour en enchaîner deux ou trois.

— Page, mon page, petit page, va vite à Coadélan, et dis à la pauvre héritière de ne plus porter de dentelles ;

De ne plus porter de dentelles, car son pauvre époux est en peine ; toi, rapporte-moi une chemise à mettre, et un drap pour m’ensevelir.

Rapporte-moi une chemise de toile, et un grand drap blanc, et de plus un plateau doré, pour qu’on y expose ma tête aux regards ;

Et tiens une poignée de mes cheveux, pour attacher à la porte de Coadélan ; afin que les gens, en allant à la messe, disent : Que Dieu fasse grâce au marquis !