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IX


LA FONTENELLE.


( Dialecte de Tréguier. )


I.


La Fontenelle, de la paroisse de Prat, le plus beau fils qui porta jamais habits d’homme, a enlevé une héritière de dessus les genoux de sa nourrice.

— Petite héritière, dites-moi, que cherchez-vous dans ce fossé ?

— Je cueille des fleurs d’été pour mon petit frère de lait que j’aime ;

Pour mon petit frère de lait que j’aime, je cueille des fleurs d’été, mais j’ai peur, et j’en tremble, de voir arriver La Fontenelle.

— Petite héritière, dites-moi, connaissez-vous La Fontenelle ?

— Je ne connais pas La Fontenelle, mais j’en ai ouï parler ;

J’en ai ouï parler, j’ai ouï dire que c’est un bien méchant homme, et qu’il enlève les jeunes filles.
— Oui ! et surtout les héritières ! —

Il la prit dans ses bras, et l’embrassa ; puis il la mit en croupe derrière lui, et la mena à Saint-Malo.