Le lendemain de mes fiançailles je reçus l’ordre de marcher, de marcher à la suite du baron de Rieux ; à la suite du seigneur baron, et dépasser la mer pour aller soutenir, si possible, l’essaim des Bretons d’outre-mer.
— Viens avec moi, mon page, à la campagne ; il faut que je prenne aujourd’hui congé de ma fiancée ; il faut que je prenne congé de ma fiancée ce soir même, ou bien mon cœur se brisera de chagrin dans ma poitrine. —
A mesure qu’il approchait du manoir, il ne faisait que trembler ; quand il entra dans la maison, son cœur battait avec violence.
— Approchez, cher sire, approchez-vous du feu ; je vais vous préparer une collation.
— Merci ; ma vieille tante, je ne veux point collationner, mais seulement parler à votre fille, si vous le permettez. —
Quand la dame l’ouït, elle ôta ses chaussures, et monta sur ses bas sur le banc du lit ;
Elle monta sur le banc, et se penchant au bord du lit : — Réveille-toi, mon Aloïda, et lève-toi ; réveille-toi, ma fille, réveille-toi vite, et sors de ton lit ; viens parler à ton amoureux qui vient d’arriver. —
À ces mots, la jeune fille s’élança hors du lit, ses cheveux noirs de jais fiottants sur ses épaules blanches comme neige : — Hélas ! ma douce amie, hélas ! Aloida, il faut que je m’embarque, il faut que je vous quitte.