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Son cœur était si plein de douleur, qu’elle perdit connaissance.


III.


— Prenez un siège, asseyez-vous, en attendant l’heure du repas. —

Le seigneur était près du feu, aussi noir qu’un corbeau ;

La barbe et les cheveux tout blancs, les yeux comme deux tisons.

— Voici une jeune fille que je demande depuis bien longtemps !

Allons, mon enfant, allons, que je vous fasse apprécier une à une mes richesses.

Venez avec moi, ma belle, de c ambre en chambre, compter mon or et mon argent.

— J’aimerais mieux être chez ma mère, à compter les copeaux à jeter au feu.

— Descendons au cellier ensemble goûter du vin doux comme miel.

— J’aimerais mieux boire de l’eau de la prairie dont boivent les chevaux de mon père.

— Venez avec moi de boutique en boutique acheter un manteau de fête.

— J’aimerais mieux une jupe de toile si ma mère me l’avait faite.

— Allons maintenant au vestiaire chercher des festons pour l’orner.