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LE BARON DE JAUIOZ.


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ARGUMENT.


Louis, baron de Jauioz, en Languedoc, était fils de Randon Ier et de Flore de Cailus ; son nom appartient à l’histoire du quatorzième siècle, et se lie assez souvent aux principaux événements de la fin de cette grande époque.

Nous le voyons suivre en Bretagne le duc de Berry, son suzerain, que Charles V y envoyait, conjointement avec Bertrand du Guesclin et les ducs de Bourgogne et de Bourbon, combattre et chasser les Anglais (1378) ; nous le retrouvons sous les mêmes drapeaux en Flandre, triomphant des mêmes ennemis ; il prend part à toutes les victoires qu’y remporte le roi de France; il est à Ypres, à Cassel, à Gravelines, au siège de Bourbourg. Quelques années plus tard, il fait son testament à Aigues-Mortes, et s’embarque pour la terre sainte. Son sceau, en cire rouge, porte un écusson à trois pals et un chef chargé de trois hydres ; pour cimier, deux longues oreilles ; et pour légende : S. Loys de Jauioz[1] Selon nos poètes populaires, il aurait, pendant son séjour en Bretagne, acheté à prix d’or, et emmené en France, une jeune fille de nos campagnes, qui serait morte de chagrin. Le Gonidec, dont le nom sera toujours cher aux amis de la langue bretonne, m’a procuré une version de la ballade où sont racontés ses malheurs.

  1. Chartes des Ordres, v. XV, f. 6933.