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LE FAUCON.


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ARGUMENT.


Geoffroi Ier, duc de Bretagne, était parti pour Rome, laissant le gouvernement du pays à Ethwije, son épouse, sœur de Richard de Normandie. Comme il revenait de son pèlerinage, le faucon qu’il portait au poing, suivant la coutume des seigneurs du temps, s’étant abattu sur la poule d’une pauvre femme du peuple, et l’ayant étranglée, cette femme saisit une pierre et tua du même coup le faucon et le prince (1008). La mort du comte fut le signal d’une effroyable insurrection populaire[1]. L’histoire n’en dit pas la cause : la tradition poétique l’attribue à l’envahissement de la Bretagne par les étrangers que la veuve de Geoffroi y attira, aux vexations qu’ils exercèrent contre les paysans, et à la dureté de leurs agents fiscaux. On chante encore dans les montagnes noires une chanson guerrière sur ces événements ; j’en dois une version à un sabotier de Koatskiriou, nommé Brangolo.

  1. Post mortem Gaufridi ducis ;... Britanni in seditionem versi, bella commoverunt. Nam rustici insurgentes contra dominos suos congregantur. (Acta sancti Glldae Ruynensis. D. Morice, Histoire de Bretagne, Preuves, t. I, col. 333.)1