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Sur ce chêne, quand brille la lune, chaque nuit des oiseaux s’assemblent ;

Des oiseaux de mer, au plumage blanc et noir, une petite tache de sang au front.

Avec eux, une vieille corneille grisonnante, avec elle un jeune corbeau[1].

Ils sont bien las tous deux, et leurs ailes sont mouillées ; ils viennent de par delà les mers, de loin.

Et les oiseaux chantent un chant si beau, que la grande mer fait silence.

Ce chant-là, ils le chantent tout d’une voix, à l’exception de la corneille et du corbeau.

Or, le corbeau a dit : — Chantez, petits oiseaux, chantez,

Chantez, petits oiseaux du pays, vous n’êtes pas morts loin de la Bretagne. —


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  1. Bran, le nom du jeune guerrier, signifie corbeau dans tous les dialectes bretons.