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ALAIN-LE-RENARD.


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ARGUMENT.


Alain, surnommé Barbe-Torte par l’histoire, et le Barbu ou le Renard par la tradition, exerça d’abord, dans les forêts de l’île de Bretagne, contre les sangliers et les ours, un courage qu’il devait faire servir plus tard à délivrer son pays de la tyrannie des hommes du Nord[1]. Ralliant autour du drapeau national les Bretons cachés dans les bois ou retranchés dans les montagnes, il surprit l’ennemi près de Dol, au milieu d’une noce, et en fit un carnage horrible[2]. De Dol il s’avança vers Saint Brieuc, où d’autres étrangers se trouvaient réunis, qui éprouvèrent le même sort. À cette nouvelle, dit un ancien historien[3], tous les hommes du Nord qui étaient en Bretagne s’enfuirent du pays, et les Bretons, accourant de toutes parts, reconnurent Alain pour chef (957).

Le chant de guerre qu’on va lire, et que j’ai recueilli de la bouche d’un vieux paysan nommé Loéiz Vourrikenn, de la paroisse de Lanhuel-en-Arez, soldat dans sa jeunesse de Georges Cadoudal, se rapporte à l’une des deux victoires d’Alain Barbe-Torte.

  1. Fortiter audax apros et ursos in silva. (Chronicon Briocen. D. Morice, Preuves, t. I, col. 27.)
  2. Cura suis Britannis qui aidhuc superstites erant... reperit turmam Normannorum nuptias celebrantem, quam ex improviso aggrediens detruncavit omnes. (Chronicon Nanneten. Ibid., t. I, p. 143.)
  3. Ibid., ibid.