Ce jour-là, le seigneur Lez-Breiz allait à l’encontre du roi lui-même ;
À l’encontre du roi pour le combattre, suivi de cinq mille braves hommes d’armes à cheval.
Or, comme il allait partir, voilà un coup de tonnerre, de tonnerre des plus épouvantables !
Son doux écuyer, y prenant garde, en augura mal :
— Au nom du ciel ! maître, restez à la maison ; ce jour s’annonce sous de fâcheux auspices !
— Rester à la maison ! mon écuyer ; c’est impossible ; j’en ai donné l’ordre, il faut marcher !
Et je marcherai tant que la vie, que la vie sera allumée dans ma poitrine.
Jusqu’à ce que je tienne le cœur du roi du pays des forêts[1] entre la terre et mon talon. —
La sœur de Lez-Breiz voyant cela, sauta à la bride du cheval de son frère :
— Mon frère, mon cher frère, si vous m’aimez, vous n’irez point aujourd’hui combattre ;
Ce serait aller à la mort ! et que deviendrons-nous après ?
- ↑ La France, par opposition aux côtes de l’Armorique.