Maintenant, réponds-moi à ton tour ; as-tu vu passer un homme comme moi ?
— J’ai vu passer un homme, comme vous, et c’est par ce chemin qu’il est allé, seigneur. —
Et l’enfant de revenir en courant à la maison ; et de sauter sur les genoux de sa mère, et de babiller.
— Ma mère, ma petite mère, vous ne savez pas? Je n’avais jamais rien vu de si beau ;
Jamais je n’ai vu rien de si beau que ce que j’ai vu aujourd’hui :
Un plus bel homme que le seigneur Michel, l’archange, qui est dans notre église !
— Il n’y a pas d’homme plus beau pourtant, plus beau, mon fils, que les anges de Dieu.
— Sauf votre grâce, ma mère, on en voit ; ils s’appellent, disent-ils, chevaliers ;
Et moi je veux aller avec eux, et devenir chevalier comme eux. —
La pauvre dame, à ces mots, tomba trois fois à terre sans connaissance.
El l’enfant Lez-Breiz, sans détourner la tête, entra dans l’écurie ;
Et il y trouva une méchante haquenée, et il monta vite sur son dos ;
Et il partit, courant après le beau chevalier, en toute hâte, sans dire adieu à personne ;
Courant après le beau chevalier vers Quimper, et il quitta le manoir ;