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IX


LA PESTE D’ELLIANT.


( Dialecte de Cornouaille. )


Entre Langolen et le Faouet, il y a un saint Barde, appelé Père Rasian ;

Il a dit aux hommes du Faouet : Faites célébrer chaque mois une messe, une messe dans votre église.

La peste est partie d’Elliant, mais non pas sans fournée : elle emporte sept mille cent !

En vérité, la Mort est descendue dans le pays d’Elliant, tout le monde a péri, hormis deux personnes :

Une pauvre vieille femme de soixante ans et son fils unique.

« La peste est au bout de ma maison ; quand Dieu voudra elle entrera ; lorsqu’elle entrera, nous sortirons, » disait-elle.

Sur la place publique d’Elliant. on trouverait de l’herbe à faucher, Excepté dans l’étroite ornière de la charrette qui conduit les morts en terre.

Dur eût été le cœur qui n’eût pas pleuré, au pays d’Elliant, quel qu’il fût :

En voyant dix-huit charrettes pleines à la porte du cimetière, et dix-huit autres y venir.