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LA PESTE D’ELLIANT.


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ARGUMENT.


La peste qui désola l’Europe au sixième siècle fit de grands ravages en Cambrie et en Armorique : tous ceux qui en étaient frappés perdaient les cheveux, les dents et la vue[1], jaunissaient, languissaient et ne tardaient pas à mourir[2]. Il y eut des cantons de la Bretagne armoricaine, dont la population fut emportée tout entière. La paroisse d’Elliant, en Cornouaille, fut de ce nombre. Le pays voisin, et celui de Tourc’h en particulier, dut aux prières d’un solitaire nommé Rasian, qui y habitait, le bonheur d’être préservé du fléau. C est ce que nous apprend l’auteur de la Vie de saint Gwénolé, écrite à cette époque et abrégée au neuvième siècle par Gurdestin, abbé de Landevenek.

Dans la première version du chant que j’ai publié sur cet événement, le nom du solitaire n’était pas désigné ; il l’est dans celle qu’on va lire.


  1. « He vleo, he zent, he laget. » Taliesin (Myryrian, t. I, p. 227).
  2. Flavos et exangues efficiebat universos. (Liber Laudavensis, Mss du collège de Jésus, à Oxford.)