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AVANT-PROPOS


DE CETTE TROISIÈME ÉDITION.
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Lorsque je fis paraître, il y a six ans, la première édition des Chants populaires de la Bretagne, ce ne fut pas sans une juste appréhension. Le succès d’un petit nombre de poésies bretonnes traduites en prose par Cambry, en vers par l’auteur de Marie, et, tout récemment, reproduites, avec des additions, par M. Souvestre, ne me rassurait pas. Cambry les avait encadrés dans un récit de voyage très-agréable par lui-même ; M. Brizeux, dans un poëme charmant ; M. Souvestre les enchâssait dans une monture brillante. Arriver avec des textes, une traduction littérale, des arguments et des notes après l’élégant voyageur cité ; après un poëte dont M. de Chateaubriand avait prédit la mission en écrivant à l’auteur de ces lignes : « Il chantera les bois de notre Bretagne, que je n’ai fait que traverser dans mon enfance ; » après un coloriste tel que M. Souvestre, à l’ouvrage duquel ces chants n’offraient d’ailleurs, comme à ceux des autres, qu’un accessoire, n’était-ce pas un motif de craintes bien fondées ? Elles avaient fait reculer Cambry. « Il faut, disait-il, laisser à l’écart ce fumier d’Ennius ; on peut seulement,