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ÉPILOGUE

Arrivé à la fin de cette publication, ime réflexion me frappe qui m’impose un dernier devoir. Si les chants qu’on vient de lire offrent quelque inlérèt poétique ou historique , ils ne sont ni moins précieux ni moins instructifs, au point de vue philosophique et moral. Ils retracent, en effet, le tableau fidèle des mœurs, des idées, des croyances, des opinions, des goûts, des plaisirs et des peines du peuple breton, aux différentes époques de sa vie. Il s’y peint d’après nature, avec ses vertus et ses vices, sans s’inquiéter de certaim^s dif- formités qu’il n’aperçoit pas, et que l’art apprend à dissimuler par la manière de les éclairer. Le portrait n’est qu’ébauché, sans doute, mais il est frappant de vérité.

L’homme y paraît sous trois aspects qui correspondent aux trois catégories du Romancero de la Bretagne, savoir : aux poésies mytho- logiques, héroïques, historiques et aux ballades; aux chansons de fêtes et d’amour; aux légendes et aux chants religieux.

Les premières nous l’ont montré enfant, puis adolescent, puis parvenant à l’âge mûr ; les autres nous ont initié à sa vie domes- tique, les dernières à sa vie religieuse.

Résumons les traits saillants d’un caractère et d’une physionomie remarquables.

On se souvient de cet enfant, debout près d’un vieillard austère qui lui répète sa leçon : c’est l’Armoricain au début de l’existence sociale, et qu’un druide instruit. Or, Ihomme est un être enseigné : la semence morale déposée dans son âme n’y meurt point; elle s’y développe, elle fructifie , et l’on peut^ encore , après bfen des