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— Bonjour, bonjour, monsieur le marquis : nous allons au bourg, au catéchisme.

— Adieu, mes bons petits enfants, je ne vous verrai plus jamais !

— Et où allez-vous donc, seigneur ? est-ce que vous ne reviendrez pas bientôt ?

— Je n’en sais rien, Dieu seul le sait : pauvres petits, je suis en danger. —

Il eût voulu les caresser, mais ses mains étaient enchaînées.

Dur eût été le cœur qui ne se fût pas ému ; les dragons eux-mêmes pleuraient ;

Et cependant les gens de guerre ont des cœurs durs dans leurs poitrines.

Quand il arriva à Nantes, il fut jugé et condamné,

Condamné, non pas par ses pairs, mais par des gens tombés de derrière les carrosses[1].

Ils demandèrent à Pontcalec : — Seigneur marquis, qu’avez-vous fait ?

— J’ai fait mon devoir ; faites votre métier ![2]




  1. C’est le nom breton des parvenus ; à la lettre : de la queue des carrosses.
  2. Talmont devait plus tard faire la même réponse au tribunal révolutionnaire.