324 CHANTS POPULAIRES DE LA BRETAGNE.
A en juger par vos gentilles paroles, mon enfant, l’on dirait que vous êtes allée apprendre à parler avec les moines en leur couvent.
— Je ne suis allée ni au couvent de Bégar apprendre à parler, ni ailleurs, croyez-moi, avec les clercs ;
Mais chez moi, au foyer de mon père, j’ai eu, messieurs, bien des bonnes pensées.
— Jetez là votre lanterne, et éteignez-en la lumière ; voici une bourse pleine ; elle est à vous, si vous le voulez.
— Je ne suis point de ces filles que l’on voit par les rues des villes, à qui l’on donne douze blancs et dix-huit deniers !
J’ai pour frère un prêtre de la ville de Lannion ; s’il entendait ce que vous dites, son cœur se briserait.
Je vous en prie, messieurs, faites-moi la grâce de me précipiter au fond de la mer, plutôt que de me faire un pareil affront !
Je vous en prie, messieurs, plutôt que de me faire un pareil chagrin, enterrez-moi toute vive. —
Périna avait une maîtresse pleine de bonté, qui resta sur le foyer à attendre sa servante ;
Uervez ho komzo mignon, va merc’hik, me a gret,
D’ar govant o tifki preek gand menec’h em hoc’h bet.
— D’ar govant o liski preeg e Begar n’em on bet,
Na ken nebeut e Icac’h ail, avad, gand kloarek ’bed;
Uogen, ebarz em zi-me ha war oaled va zad,
Em euz gret, va otronez, bep seurl mennozio mad.
— Tolet aze ho letern, ha c’houeet ho koulo;
Setu’r ialc’h leun a arc’hant, ma hoc’h euz c’boant, hf
— Ne ket me eo’r femelen, a ve dre rnio kcr,
kemeret daouzek blank ha c’hoaz iriouoc’li linerl
Me meuz da vreur ur bi^leg er ger a Lannion;
Map klefe pez a leret, rannafe he galon.
Me ho ped, maltolerien, pe/et ar vadelez,
D’am zeurel e-kreiz ar mor kent eit kemcnt c’hloez!
Me ho ped, ma olronez, kimt eit kement c’hlac’har,
Kemeret ar vadelez, d’am Iakat beo enn douar. —
Pennan doe eur vestrez kargel a vadelez
Aj omaz war ann oaled da c’hortoz he matez,