— Est-ce vrai, ma mère, ce que j’ai appris ? Est-il vrai que je sois vendue au vieux Jauioz ?
— Ma pauvre petite, je n’en sais rien ; demandez à votre père.
— Mon petit père, dites-moi, est-il vrai que je sois vendue à Louis de Jauioz ?
— Ma chère enfant, je n’en sais rien, demandez à votre frère.
— Lannik, mon frère, dites-moi, suis-je vendue à ce seigneur-là ?
— Oui ! vous êtes vendue au baron, et vous allez partir à l’instant ;
— Et vous allez partir sans tarder ; le prix de la vente est reçu :
Cinquante écus d’argent blanc, et autant d’or brillant.
— Ma bonne mère, quels habits mettrai-je, s’il vous plaît,
Ma robe rouge ou ma robe de laine blanche, que m’a faite ma sœur Hélène ?
Ma robe rouge, ou ma robe blanche et mon petit corset de velours noir ?
— Mettez les habits que vous voudrez ; cela importe peu ma fille ;