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LA BATAILLE DES TRENTE.

XXVII

L’HERMINE

DIALECTE DE COBNOUAILLE

ARGUMENT

La ballade allégorique connue sous le nom de Chanson à danser de l’Hermine est un des plus singuliers monuments nationaux de la poésie armoricaine. Trois animaux y figurent ; un loup, un taureau et une hermine. Le loup, Guillaume, poursuit Jean, le taureau ; Catherine, l’hermine, spectatrice du combat, les excite du bord de son trou et fait des vœux pour qu’ils s’entre-tuent. Guillaume le Loup, c’est le parti français de Charles de Blois (comme on l’a vu plus haut, le nom de ce prince signifie loup en breton) ; Jean le Taureau, c’est le parti anglais de Jean de Montfort, c’est John Bull ; l’Hermine enfin, c’est le peuple breton.

J’avais recueilli la pièce de la bouche de petits enfants, qui la chantaient, en dansant, aux faubourgs de Châteauneuf-du-Faou, et je n’y attachais pas grande importance, lorsque le comte de Blois de la Calande, avec la sagacité qui lui était particulière, me donna l’explication qu’on vient de lire.


Voici les feuilles du chêne qui s’ouvrent avant celles du hêtre ; voici le loup qui guette le taureau…

— Oh çà, kiss ! kiss ! oh çà, kiss ! kiss ! —

Voici le loup qui guette le taureau : sur dix hommes il en mourra neuf.