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LE RETOUR D’ANGLETERRE.

j’attacherai une lettre avec le ruban de mes noces, et mon fils reviendra.

— Lève-toi, ma petite colombe, lève-toi sur tes deux ailes ; volerais-tu, volerais-tu loin, bien loin, par delà la grande mer, pour savoir si mon fils est encore en vie ?

Volerais-tu jusqu’à l’armée, et me rapporterais-tu des nouvelles de mon pauvre enfant ?

— Voici la petite colombe blanche de ma mère, qui chantait dans le bois ; je la vois qui arrive au mât, je la vois qui rase les flots.

— Bonheur à vous, Silvestik, bonheur à vous, et écoutez : j’ai ici une lettre pour vous.

— Dans trois ans et un jour j’arriverai heureusement ; dans trois ans et un jour je serai près de mon père et de ma mère. —

Deux ans s’écoulèrent, trois ans s’écoulèrent...

— Adieu, Silvestik, je ne te verrai plus ! Si je trouvais tes pauvres petits os, jetés par la mer au rivage, oh ! je les recueillerais, je les baiserais ! —

Elle n’avait pas fini de parler, qu’un vaisseau de Bretagne