Page:Barzaz Breiz, huitième édition.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
HÉLOISE ET ABAILARD

Et avec la graine de la fougère verte, cueillie à cent brasses au fond du puits, et avec la racine de l’Herbe d’or arrachée dans la prairie,

Arrachée tête nue, au lever du soleil, en chemise et nu-pieds. F.a première épreuve que je fis de mes drogues, fut faite Dans le champ de seigle du seigneur abbé :

De dix-huit mesures de seigle qu’avait semées l’abbé, il ne recueillit que deux poignées.

J’ai un coffret d’argent à la maison, chez mon père : qui l’ouvrirait s’en repentirait bien!

Il y a là trois vipères qui couvent un œuf de dragon ; si mon dragon vient à bien, il y aura désolation.

Si mon dragon vient à bien, il y aura grande désolation; il jettera des flammes à sept lieues à la ronde.

Ce n’est pas avec de la chair de perdrix, ni avec de la chair de bécasse, mais avec le sang sacré des Innocents, que je nourris mes vipères.

Le premier que je tuai était dans le cimetière, sur le point de recevoir le baptême, et le prêtre en surplis.