La ballade suivante rappelle le souvenir d’un grand combat livré, au dixième siècle, non loin de Kerloan, village situé sur la côte du pays de Léon, par Even le Grand[1], aux hommes du Nord. L’illustre chef breton les força à la retraite, mais ils ne s’embarquèrent pas sans emmener des prisonniers ; de ce nombre fut un guerrier appelé Bran, probablement petit-fils d’un comte du même nom, souvent mentionné dans les Actes de Bretagne[2]. Près de Kerloan, au bord de la mer, se trouve un hameau ou sans doute il fut fait prisonnier, car ce hameau s’appelle encore aujourd’hui en breton Ker-Vran, ou village de Bran[3]. Dans l'église de Goulven, dont le patron contribua à la victoire d’Even, on voit un ancien tableau représentant les vaisseaux étrangers qui s’éloignent. Mais la poésie, je dois le dire, a vaincu la peinture.
Le chevalier Bran a été blessé, car il s’est trouvé au combat de Kerloan.
Au combat de Kerloan, au bord de la mer, a été blessé le petit-fils de Bran le Grand.
Malgré notre victoire, il a été fait prisonnier et emmené au delà des mers.