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LEZ-BREIZH.

Et en retirant son épée, il coupa la tête du géant more.
Et quand il eut coupé la tête du More, il l’attacha au pommeau de sa selle.
Il l’attacha au pommeau de sa selle par la barbe qui était toute grise et tressée.
Mais voyant son épée ensanglantée, il la jeta bien loin de lui :
— Moi, porter une épée souillée dans le sang du More du
roi ! —
Puis il monta sur son cheval rapide, et il sortit, son jeune écuyer à sa suite ;
Et quand il arriva chez lui, il détacha la tête du More ;
Et il l’attacha à sa selle, afin que les Bretons la vissent.
Hideux spectacle ! Avec sa peau noire et ses dents blanches, elle effrayait ceux qui passaient ;
Ceux qui passaient et qui regardaient sa bouche ouverte qui bâillait[1].
Or, les guerriers disaient : — Le seigneur Lez-Breiz, voilà un homme ! —
Et le seigneur Lez-Breiz, alors, parla lui-même ainsi :


  1. La vue de la tête coupée de leur ennemi devait moins effrayer que réjouir les Bretons. Il est donc probable que l’original portait hetuz (agréable) au lieu d’ensuz et laouenne (réjouissait) au lieu de a sponte.