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PRÉFACE.

race, qu’on a signalé comme admirable, comme éclatant mieux là que partout ailleurs.

Il ne s’agit donc pas ici d’un intérêt purement local, mais bien d’un intérêt français ; car l’histoire de la Bretagne a toujours été mêlée à celle de la France, et la France est aussi celtique par le cœur que l’Armorique est française aujourd’hui sous le drapeau commun. Ne puis-je pas dire après Fauriel, Jacob Grimm et Ferdinand Wolf, qu’il s’agit d’un intérêt encore plus général ? L’accueil fait au Romancero breton dans toute l’Europe ne l’a-t-il pas prouvé ?

Un mot sur cette nouvelle édition, à laquelle donne lieu l’accueil sympathique dont je parle.

Elle diffère en quelques points des précédentes.

Quoique resserrée dans un seul volume, on y trouve, outre plusieurs couplets et refrains complémentaires, cinq nouvelles pièces, dont quatre d’une inspiration très-primitive, et la cinquième toute moderne, mais bien touchante. Je les ai recueillies, avec beaucoup d’autres, sans me déplacer, de la bouche des femmes de l’Arèz, qui descendent tous les hivers dans la vallée pour chercher du chanvre à filer. Leur mémoire est une source intarissable qui alimente les veillées des montagnes, et elles commencent toujours par payer en chansons, aux gens qu’elles visitent, le don qu’ils ne manquent jamais de leur faire. Quantité de complaintes viennent, grâce à elles, jusqu’à moi tous les ans ; je n’ai pu entendre