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IV

L’ENFANT SUPPOSÉ

− DIALECTE DE CORNOUAILLE −


ARGUMENT

La tradition mentionnée dans ce chant, qui est encore relatif aux fées, est une des plus populaires de la Bretagne. C’est, le plus souvent, un récit en prose mêlé de couplets, forme accusant évidemment une modification postérieure. Nous avons donc recherché s’il n’existait sur le même thème aucune œuvre complètement en vers, et nous avons été assez heureux pour découvrir le précieux fragment qu’on va lire.

Une mère perd son fils ; les fées l’ont dérobé en lui substituant un nain hideux. Ce nain passe pour muet, et il se garde bien, en parlant, de démentir cette opinion, car il trahirait sa voix qui est cassée comme celle d’un vieillard. Cependant il faut que la mère l’y contraigne pour ravoir son enfant. Elle feint donc de préparer à dîner dans une coque d’œuf pour dix laboureurs ; le nain étonné se récrie; la jeune femme le fouette impitoyablement ; la fée l’entend, elle accourt pour le délivrer, et l’enfant qu’elle a dérobé est rendu à sa mère.




Marie la belle est affligée ; elle a perdu son cher Loïk ; la Korrigan l’a emporté.

— En allant à la fontaine puiser de l’eau, je laissai mon Loïk dans son berceau ; quand je revins à la maison, il était loin ;