avait été communiqué par le Service Secret avant son départ pour le Canada.
Cette documentation se composait en grande partie de fiches récemment reçues d’une légion de soi-disant voyageurs de commerce ou professeurs en congé d’étude qui, après avoir pendant plusieurs mois couru dans tous les sens les campagnes de cette partie du pays, étaient à peu près unanimes à conclure que les Franco-Canadiens ne lèveraient pas un doigt pour défendre le drapeau britannique.
Nombre de ces espions se vantaient d’avoir eu pour complice dans leur propagande pro-allemande un certain journal quotidien de Montréal, qui prêchait ouvertement que le Canada ne devait rien de rien à l’Angleterre ; aussi ne s’étaient-ils pas fait faute d’aider à répandre cette feuille à profusion dans toutes les paroisses où les appelait leur prétendu négoce, et recommandaient-ils fortement l’inspirateur de cette campagne de presse aux grâces et aux croix de fer de l’Empire Allemand.
Quelle gloire donc pour lui-même, s’était dit Von Goelinger, si sans coup férir, sans perdre un