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IV

NUIT BLANCHE


Quelques mots sont ici nécessaires pour expliquer le singulier mélange de cordialité et de rudesse qui, d’après les derniers mots qu’on vient de lire, semble caractériser les relations de notre jeune ami Paul avec le personnage qui vient d’entrer en scène.

Il est bon de dire que Jimmy Smythe — tel est le nom du nouveau venu — et Paul Belmont sont deux confrères en journalisme, aux antipodes l’un de l’autre en politique, et, pour compléter l’antithèse, deux amis de cœur qui ne peuvent se souffrir, en apparence du moins.

Toujours pris comme chien et chat, n’empêche qu’ils ne peuvent se passer l’un de l’autre. Ils se rejoignent tous les midis à l’heure de l’apéritif, et c’est souvent ensemble, dans leurs bruyants tête-à-tête de la soirée, où de graves questions sont débattues sur un ton aigu, qu’ils aiguisent leur plume pour le duel du lendemain.

Quand on les voit passer dans la rue bras-dessus bras-dessous, on dit : Voilà Oreste et