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SIMILIA SIMILIBUS

féroces vertus épiques n’ont guère de champ de développement. Simple question de temps et de milieu, paraît-il ; l’humanité est un peu partout la même, et c’est un mot courant que les peuples les plus bourgeois, quand leur pays est attaqué, se transforment en lions.

Nous attendrons donc que nos deux jeunes héros aient manifesté leur valeur autrement que par une signature de contrat, avant de tracer leur portrait de pied en cap.

Pour l’intelligence de ce récit, il suffira de dire que Marie-Anne, vers la fin de ses années de couvent à Québec, avait fait la trouvaille du Prince Charmant dans la personne d’un jeune journaliste qui lui fut présenté comme un garçon d’esprit et d’avenir. Elle l’avait rencontré chez une amie de pensionnat, dans un de ces salons intimes et démocratiques où se cultive encore plus qu’on ne le pense, avec le goût des lettres et la musique, l’art déclinant de la conversation.

Paul Belmont — tel est son nom — était le boute-en-train de cette petite société ; dans ces réunions, il était souvent d’une gaieté folle, malgré le sourire plutôt triste qui lui était habituel,