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de dire modestement : « Voilà le moulin banal de mon père ! »

De ce moment, les officiers l’avaient pris pour le fils du seigneur de la place et ne l’appelaient plus que Monsieur de Saint-Denis. À partir de là, lui-même ne signa plus autrement que Gontran de Saint-Denis, en laissant négligemment glisser sous sa plume la dernière lettre de son nom patronymique.

Or, le hasard avait voulu que Gontran de Saint-Denis eût choisi pour sa villégiature d’été le village même où venait de se jouer le drame que nous venons de relater. Quelle providence pour les Faucheurs de la Mort, et surtout pour le vétéran du Mexique qui, depuis si longtemps, ne vivait de duels et de combats mortels qu’en rêve !

Aussi ce matin-là avait-il passé à sa ceinture la vénérable épée de Tolède rapportée de ses lointains voyages, laquelle du reste faisait toujours partie intégrante de ses bagages.

Les Faucheurs qui, en l’attendant sur la place publique, s’étaient intéressés à suivre les manœuvres matinales de la troupe régulière, le