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ordinaires, de vieux mousquets à pierre, des pistolets de tous calibres, tout ce qu’on a pu ramasser dans les magasins ou dans les maisons d’alentour.

En moins de temps qu’on ne peut le dire, ces francs-tireurs improvisés braquent leurs armes sur le groupe des automobilistes, qui reçoivent une pluie de balles et de plomb à canard avant même d’avoir pu épauler leurs carabines. Une dizaine au moins ont été touchés et roulent dans la poussière ; les autres sautent en voiture et ne songent qu’à fuir. Aussitôt leurs machines embrayées, ils filent à toute vitesse dans la direction d’où ils sont venus, sans demander leur reste, sans même ramasser leurs morts et blessés.

Leur commandant, resté seul, toujours cerné par la foule, n’a pu faire un mouvement ; on lui arrache son épée, ainsi que le pistolet qu’il porte à la ceinture. Désarmé, il se sent à la merci d’une populace enragée, il pense sa dernière heure venue. Pas du tout ; on se contente de le serrer de près, de gêner ses mouvements comme dans un étau.