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LE FEU SOUS LA CENDRE

venues suspectes d’un village et d’un comté à l’autre.

La vérité est que le peuple des campagnes environnantes commençait à en savoir plus long que la ville sur les derniers événements, bien qu’il fût également sans télégraphe, sans téléphone, sans chemins de fer, sans gazettes. Ce qui surexcitait surtout les esprits, c’était de sourdes rumeurs d’appel sous les armes, de levée en masse de tous les hommes en état de porter un fusil.

Von Goelinger se dit qu’il fallait voir à cela, ce qui en allemand veut dire jeter l’épouvante dans le pays. Des détachements furent aussitôt expédiés dans diverses directions autour de la ville.

Biebenheim sollicita et obtint l’honneur de commander la patrouille de la Côte de Beau Pré, dont il connaissait tous les coins comme le creux de sa main. Il lui tardait d’aller étaler son uniforme et sa puissance aux yeux d’une population qui, sans lui avoir été ouvertement antipathique, l’avait dédaigneusement baptisé le Prussien.