En attendant, toujours même consigne : calme et sang-froid. Éviter toute altercation. Dédaigner toute provocation. Laisser dire et faire, et se taire.
Jusqu’à nouvel ordre, chacun fera bien de regarder tous les matins après 5 heures sous le paillasson de sa porte, ou sous son perron, ou dans sa boîte aux lettres. On y trouvera peut-être quelque petit billet dactylographié, insignifiant pour ceux qui n’en auraient pas la clef.
Ainsi : « Pleine lune demain » annoncera l’arrivée prochaine de l’armée de secours.
« Marée haute à — heure » donnera le signal de l’assaut et des précautions à prendre avant l’heure indiquée pour mettre femmes et enfants en sûreté.
S’il y a bataille quelque part et que nos troupes aient le dessus, on vous écrira simplement : Gretchen est bien malade.[1]
Communiquez verbalement ces signes de convention aux amis.
- ↑ Style des dépêches échangées entre les conspirateurs germano-américains et Berlin en 1915 par leur télégraphe sans fil à Sayville. Voir, au sujet du vocabulaire conventionnel du service d’espionnage, le curieux livre publié à Philadelphie en 1915 : My adventures as a spy, par Sir Robert Baden-Powell, fondateur du mouvement des boy-scouts.