Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il était évident que le Canada avait affaire à un coup de main beaucoup plus sérieux que les raids féniens de 1866.

Du côté de Québec surtout, la situation était singulièrement inquiétante. Les communications télégraphiques avaient été brusquement coupées de bonne heure dans la soirée, et les rumeurs les plus terrifiantes faisaient traînée de poudre d’un bout à l’autre du pays.

On parlait d’un massacre général, de l’arrivée d’une mystérieuse escadre armée de gros canons dans les eaux du golfe Saint-Laurent ; en un mot, le spectre de la guerre hantait tous les esprits, monstre d’autant plus hideux que sa visite était inattendue.

D’où partait le coup ? On n’osait le deviner. Les rapports confus reçus de la frontière parlaient d’une invasion de 200,000 Allemands recrutés secrètement dans les États de l’Ouest, où l’immigration germanique s’était surtout groupée, comme d’après un plan préconçu et dirigé par une main occulte, formant ainsi dans les grandes villes, depuis San Francisco jusqu’à Détroit, des noyaux prépondérants.

Cette information n’avait rien d’invraisem-